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Pittoresque, éclectisme et régionalisme |
Houlgate 32, avenue du Sporting
Maison dite Villa Le Castel © Inv. gen.
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Comme le signalent les nombreux guides destinés à la promotion des stations et les recueils d'architecture à l'usage des professionnels, ce sont les villas qui constituent les véritables « monuments » des cités du bord de mer. A l'image des pavillons des expositions universelles, dont certains ont d'ailleurs été transplantés sur la côte normande, la demeure de villégiature représente, dans la seconde moitié du XIXè siècle et les premières décennies du XXè siècle, un champ exceptionnel d'expérimentation architecturale. |
Volume cubique, élévations symétriques et toit à quatre versants, ou parfois comble brisé : les plus anciennes maisons sont, pour la plupart, sobres et de dimensions moyennes. Mais parallèlement à ce type très répandu jusqu'à la fin du second Empire, des constructions plus imposantes apparaissent à Trouville dès les années 1840. La villa réalisée par Quantinet pour le comte d'Hautpoul en 1842, inspirée du classicisme du début du XVIIè siècle, est comparée à un « petit château ». La grande demeure que construit l'architecte de Gisors pour lui-même en 1846 est qualifiée de « pavillon Renaissance ».
En recomposant les formes architecturales européennes des siècles précédents et en jouant avec les effets polychromes des matériaux employés, ces architectes prônaient une esthétique nouvelle en rupture avec l'architecture néo-classique, et leurs Suvres annoncent plusieurs décennies de création. Une architecture de fantaisie forme alors à l'arrière des plages un décor qui sert de cadre aux plaisirs et aux fêtes. L'inspiration historiciste voit fleurir hôtels gothiques, palais à l'italienne ou maisons hollandaises. La tendance pittoresque multiplie les chalets, tandis qu'un courant exotique donne naissance à des édifices comme la Villa persane de Trouville.
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La recherche presque systématique
du pittoresque caractérise l'évolution
de l'architecture dans le dernier tiers du XIXè siècle. Les plans se diversifient les volumes s'emboîtent avec science les matériaux employés sont plus variés et le décor architectural plus abondant.
Les toitures deviennent complexes et ornées.
Si, par sa monumentalité et son originalité,
la maison de villégiature affirme désormais l'importance sociale de son propriétaire,
elle est aussi la marque de l'ingéniosité
des architectes.
Ainsi, à Cabourg, les villas qui bordent les jardins du casino semblent différentes.
En réalité, toutes possèdent un plan analogue
et combinent des volumes semblables. Mauclerc, leur maître d'Suvre, a dissimulé l'emploi répété d'une formule type en jouant
avec les matériaux utilisés, l'agencement
des volumes entre eux et l'orientation
des façades par rapport à la place. |
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