Ferme situé
sur la commune
de la Roque-Baignard.
Si le logis a été beaucoup modifié, les autres corps de bâtiment, couverts d'ardoises ou de tuiles,
ont conservé l'aspect
qui leur fut donné
aux XVIIe et XVIIIe siècles

© Bernard Galéron
Vieilles Maisons Françaises.


La ferme augeronne comporte un clos herbeux,
planté de pommiers et de quelques poiriers,
sur lequel sont dispersés les bâtiments d'exploitation
et le logis, bâtis en pan de bois et torchis.

 

Par Isabelle LETTERON
Chercheur au Service régional
de l'Inventaire général, doctorante


Nichée au fond d'un vallon ou accrochée à flanc de coteau, la ferme augeronne ne se dévoile pas au premier regard. Il faut, pour la découvrir, parcourir les chemins creux et la deviner derrière les haies vives qui l'entourent.
Elle ne comporte pas de véritable cour mais un clos herbeux, planté de pommiers et de quelques poiriers, sur lequel sont dispersés sans ordre particulier les bâtiments d'exploitation et le logis.
Des fermes plus modestes ne comprennent qu'un bâtiment et regroupent, sous le même faîte, les fonctions agricoles et le logement.
La reconstruction des fermes étant liée à la prospérité économique apportée par l'embauche, la majorité des bâtiments conservés date des XVIIe et XVlIIe siècles.
La conversion du pays d'Auge à ce mode d'élevage à partir de la fin du XVIe siècle a modelé le paysage bocager et a donné une certaine spécificité à la ferme augeronne.
L'absence de grange est l'élément le plus évident, mais le clos augeron ne renferme pas non plus de grandes étables puisque les bSufs d'embouche ne séjournaient que peu de temps en pays d'Auge.
L'étable, à proximité du logis, était donc destinée aux quelques vaches laitières et aux chevaux, quand ceux-ci ne bénéficiaient pas d'une écurie séparée.
En revanche, chaque herbage possédait une petite étable pour que les bSufs s'y abritent et qu'un complément de fourrage puisse leur être apporté.


Étable aux environs de Cambremer
© B. Galéron / VMF


Petite étable isolée à Leaupartie
© Inv. Gen.