Nichée au fond d'un vallon ou accrochée à flanc de coteau, la ferme augeronne ne se dévoile pas au premier regard. Il faut, pour la découvrir, parcourir les chemins creux et la deviner derrière les haies vives qui l'entourent.
Elle ne comporte pas de véritable cour mais un clos herbeux, planté de pommiers et de quelques poiriers, sur lequel sont dispersés sans ordre particulier les bâtiments d'exploitation et le logis.
Des fermes plus modestes ne comprennent qu'un bâtiment et regroupent, sous le même faîte, les fonctions agricoles et le logement.
La reconstruction des fermes étant liée à la prospérité économique apportée par l'embauche, la majorité des bâtiments conservés date des XVIIe et XVlIIe siècles.
La conversion du pays d'Auge à ce mode d'élevage à partir de la fin du XVIe siècle a modelé le paysage bocager et a donné une certaine spécificité à la ferme augeronne.
L'absence de grange est l'élément le plus évident, mais le clos augeron ne renferme pas non plus de grandes étables puisque les bSufs d'embouche ne séjournaient que peu de temps en pays d'Auge.
L'étable, à proximité du logis, était donc destinée aux quelques vaches laitières et aux chevaux, quand ceux-ci ne bénéficiaient pas d'une écurie séparée.
En revanche, chaque herbage possédait une petite étable pour que les bSufs s'y abritent et qu'un complément de fourrage puisse leur être apporté.
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Étable aux environs de Cambremer © B. Galéron / VMF
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Petite étable isolée à Leaupartie © Inv. Gen.
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