Voilà deux mille ans que Marie-Madeleine nous fascine, nous passionne, nous dérange. Mais qui était-elle vraiment ? Les évangiles en font une pécheresse repentie, la sœur de Marthe et de Lazare, celle qui oint les pieds du Christ d'un précieux parfum et devient sa disciple bien-aimée, l'apôtre des apôtres. Le livret de Lodovico Forni s’attache à décrire le conflit entre le bien et le mal, et le tourment intérieur de Marie-Madeleine face à ce choix tandis que deux personnages allégoriques - Amour céleste et Amour terrestre - se disputent le contrôle de son âme.
Antonio Caldara (1670-1736) a mis ce texte en musique à la manière d'un petit opéra. Son oratorio - créé en 1700 à Venise - est d’une richesse musicale éblouissante et apparaît comme le témoin d'une époque où la musique sacrée était traitée comme du "théâtre à l'église", usant de caractères très contrastés et d'une écriture musicale particulièrement expressive et dramatique.