Pendant des siècles, il était impensable pour une femme d'être compositrice, quel que soit son talent. Elle pouvait être la muse d'un musicien, organiser des réunions musicales ou, au mieux, devenir interprète.
Voilà pourquoi Fanny Mendelssohn a publié de son vivant des lieder sous le nom de son frère Félix, a l'intérieur d'un recueil d'œuvres de ce dernier. Pourtant, c’est bien elle qui a inventé le genre de la romance sans parole.
Ce récital est un hommage atypique. Alors que le poète est souvent associé à sa muse, ici, la créatrice est accompagnée par son mentor, son modèle, voire sa figure tutélaire. Ainsi, Clara Wieck-Schumann - dont le mari reprend souvent des thèmes dans ses propres œuvres - mêle, dans ses Variations sur un thème de Robert Schumann, un choral et un thème que Robert avait utilisés dans les Variations sur un thème de Clara Wieck.
Dana Ciocarlie a également souhaité mettre en miroir les Etudes Campanaires de Betsy Jolas dédiées au pianiste Jay Gottlieb, et la pièce Noël - véritable carillon - d'Olivier Messiaen qui fut le professeur de la compositrice. Elle interprétera également l'Intermezzo qu'Helena Winkelman - jeune violoniste et compositrice suisse surdouée - vient d’écrire à son intention.